29 mars, 2024

1930 : Historique des Rues de Saint-Pierre

Emile SASCO

Historique des Rues de Saint-Pierre

SAINT-PIERRE et MIQUELON
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
1930

Saint-Pierre, le 21 avril 1930.

Monsieur le GOUVERNEUR
des Iles Saint-Pierre et Miquelon,

J’ai l’honneur de soumettre à votre bienveillante attention une étude sur les rues de Saint-Pierre.

Si ce modeste travail vous semble présenter quelque intérêt pour le public, permettez-moi, monsieur le Gouverneur, de vous demander de bien vouloir l’honorer de quelques lignes de préface.

Veuillez agréer, je vous prie. Monsieur le Gouverneur, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués.
E. SASCO

En chercheur passionné de tout ce qui touche au passé de son petit pays, Monsieur Emile SASCO présente aujourd’hui au public, en ce court historique des rues de Saint-Pierre, quelques-unes des étapes de la formation de sa ville natale, étapes souvent douloureuses, toujours glorieuses, d’une cité qui renaît plusieurs fois de ses cendres et qui, à chacune de ses résurrections, se retrouve plus vivace et plus française.

C’est faire oeuvre utile que de rappeler aux générations présentes les raisons qui ont amené ceux qui nous ont précédés sur cette vieille terre nationale, à perpétuer sous la forme d’un nom gravé au coin d’une rue, leurs sentiments de reconnaissance ou d’admiration pour les grands serviteurs du Pays ou pour ceux plus modestes de la Cité et les impressions laissées par les faits saillants de l’histoire locale. C’est aussi nous inviter à respecter ces vieux noms des rues et à n’y toucher qu’avec beaucoup de circonspection.
Saint-Pierre, le 22 avril 1930.
Le Gouverneur p. i.,
H. SAUTOT

En 1816, le bourg de Saint-Pierre fut reconstruit sur l’emplacement qu’il occupait en 1793 lorsque les Anglais s’emparèrent de la Colonie. A cette époque, il s’étendait dans sa plus grande longueur, devait le littoral du Barachois dont la majeure partie était formée de graves, depuis le côté Est de la place du Gouvernement jusqu’à proximité d’un chemin qui porte aujourd’hui le nom de rue de la Marine.

Un chemin bordait ces graves au Nord, et, d’après des renseignements assez précis, il semble bien qu’à la réoccupation, il fut approprié pour donner ouverture à la première voie du bourg qui fut successivement la Grande rue, la rue Royale, la rue Joinville, en souvenir du passage à St-Pierre, en 1841, du Prince de Joinville, pour devenir enfin en 1889, la rue Nielly. En 1819 la rue Granchain est déjà ouverte. Et il est probable qu’après l’ouverture de ces deux premières voies ce sont les rues de Sèze et Jacques Cartier qui furent livrées à la circulation. En effet, d’après des délibérations du Conseil de Gouvernement et d’Administration et recherches dans les Archives notariales, on constate que, dès 1828, des concessions de terrains ou des ventes de maisons sont accordées ou consenties dans ces rues ; puis, le bourg s’agrandissant sans cesse, de nouvelles voies sont ouvertes. Ainsi en 1838 la rue du Barachois existait déjà. En 1844, des concessions sont accordées dans les alignements des rues de l’Hôpital, Bisson, Boursaint, de la Boulangerie, Truguet ; en 1848, une maison, sise rue Carpiltet, est vendue. En 1840, un terrain est concédé rue de la Poudrière ; en 185o, il est accordé des terrains dans les alignements des rues Borda et de l’Anse. En 1865, l’Administration accorde des terrains dans les rues Richery, St-Servan, Granville, Gervais, Desrousseaux, Mamyneau, Fayolle, Brus, Borius, Delécluse, Haute feuille, Ange Gautier, Bruslé, de la Gentille, de la Fauvette, Ducouëdic; en 1866 Avenue de l’Abattoir, rues des Miquelonnais, de l’Espérance, Colbert, de l’Armée d’Italie, de la Marine. Soit à cette dernière date, trente-sept rues ouvertes sur les soixante existantes actuellement. Mais les Archives Locales ne font aucunement mention de l’époque précise à laquelle ces rues, sauf les plus récentes, furent successivement dénommées.

Vers 1860, la situation économique du pays devenant de plus en plus florissante, l’Administration songea à la construction de quais, afin de permettre aux nombreux navires marchands fréquentant le port de St-Pierre de décharger plus rapidement leurs cargaisons. Dans ce but, des graves furent déclassées, notamment celles Sylvain, Ravenel et Vidart ; on prit sur la mer pour l’édification des quais, les vides comblés avec des matériaux arrachés du sol rocailleux de la montagne, les graves nivelées. Ainsi furent commencés en 1862, une grande partie de la Place du Gouvernement, le Quai et la Place Napoléon dénommés depuis Quai et Place de la Roncière.

CHAPITRE 1er

La Ville de Saint-Pierre, située dans le Sud-Est de l’île est construite sur la partie du littoral qui borde la rade et longe le Barachois. La masse principale îles habitations s’élage (sic) en amphithéâtre sur les pentes assez escarpées de la colline du Calvaire. Une importante partie des maisons construites dans la plaine au pied de la montagne et qui constituait la partie Nord de la Ville, a disparu depuis l’exode de 1907-1908. Il n’en reste plus que quelques-unes disséminées çà et là dans les rues.

La dénomination des rues et places publiques, le numérotage des maisons sont, à certains égards, une matière de police municipale, mais ils se rattachent si étroitement à l’ouverture de la voie qu’ils en constituent comme l’accessoire.

Les noms donnés aux rues et places publiques sont, le plus souvent, ceux de personnages illustres ou de citoyens qui se sont distingués par leurs mérites ou par leurs services. Ces dénominations prennent, le caractère d’hommage public.

CHAPITRE II

II y a longtemps déjà, les rues et places publiques de notre Ville portaient des plaques indicatives de leur nom. Mais plutôt rares sont, aujourd’hui, celles qui en sont munies. C’est pourquoi les générations nouvelles ignorent complètement les noms des rues.

Si un étranger aborde sur la voie publique le premier St-Pierrais venu pour lui demander l’adresse île l’un de ses compatriotes, il reçoit invariablement cette réponse : Un tel ? Il demeure près du Calvaire ou : il reste à la Butte ; ou encore ; sa maison est à côté d’un tel. Avec de pareils renseignements, l’intéressé devra se fier à son bon génie pour le conduire à destination, à moins que le passant interpolé ne le fasse de bonne grâce ce qui, reconnaissons-le, arrive le plus souvent.

Cependant, une plaque indicative à chaque extrémité de la rue ou de la place suffirait pour parer à ces inconvénients ; le numérotage des maisons qui complète la dénomination des voies s’impose également. La dépense qui résulterait de celle restauration ne serait pas au-dessus des moyens dont dispose actuellement la municipalité.

Les rues de Saint-Pierre, presque toutes rectilignes, sont sensiblement orientées Nord-Sud et Est-Ouest.

En attendant l’apposition des plaques bleues que nous réclamons avec instance, nous allons indiquer l’emplacement de ces rues, en commençant par celles qui partent du littoral du Barachois, ainsi que celles qui s’ouvrent sur ces voies, et pourquoi elles ont reçu telle dénomination.

Rue de l’Armée d’Italie (120 mètres) située entre la place du Gouvernement et l’ancienne batterie de la Pointe-aux-Canons.

Ainsi nommée pour commémorer la campagne victorieuse de l’Armée Française, accourue, en 1859, au secours de l’Italie envahie par les Autrichiens.

Rue Saint-Joseph de Cluny (50 mètres)

Cette dénomination a pour but de rendre hommage aux Soeurs de la congrégation de S Joseph de Cluny venues dans la Colonie en 1826. Cette rue s’ouvre sur la précédente pour finir rue Carpillet.

Rue Truguet commence à l’Est de la place du Gouvernement pour finir à 1’origine de la route de Gueydon (600 mètres).

L’Amiral Truguet, Ministre de la Marine et des Colonies de 1795 à 1797, s’intéressa particulièrement au sort des malheureux déportés de Saint-Pierre et Miquelon.

Six voies s’ouvrent sur cette rue :

1º Rue de l’Anse (90 mètres) qui aboutit au lieu dit : Anse, sur le littoral ouest de la rade.

2° Rue des Bains (100 mètres) débouche rue Borda.

Ainsi nommée parce qu’autrefois un établissement de bains existait dans le prolongement, aujourd’hui fermé, de cette rue.

3° Rue Gervais (660 mètres) finit place du Réservoir.

Ainsi nommée pour rappeler le souvenir du lieutenant-colonel d’artillerie Gervais, commandant de la Colonie de 1850 à 1859, qui fut un habile administrateur et un homme de bien, auquel le pays doit d’utiles institutions.

4° Rue Delécluse (620 mètres), s’arrête également place du Réservoir

Porte ce nom en souvenir du Capitaine de corvette qui gouverna la colonie de 1845 à 1849.

5° Rue Saint-Malo (40 mètres), finit rue Ange Gautier.

Dénomination donnée comme témoignage de reconnaissance aux Malouins qui, en plusieurs circonstances douloureuses, sont venus en aide aux habitants de Saint-Pierre, avec lesquels ils entretiennent, d’ailleurs, de temps immémorial des relations intimes d’affaires et d’amitié.

6° Rue Bourilhon (480 mètres) qui passe derrière l’ancienne caserne des disciplinaires et se perd dans la montagne.

Le Commissaire de la Marine Bourilhon, méritait mieux comme hommage à sa mémoire que cette rue perdue dans la montagne et qui n’existe, pour ainsi dire, qu’à l’état d’ébauche, car c’est le commandant Bourilhon qui reprit possession de la Colonie en 1816. où au milieu de difficultés inouïes, il organisa tous les services et rebâtit les deux bourgs de Saint-Pierre et de Miquelon. Son administration prit fin en 1819. M. Bourilhon avait déjà été attaché à l’administration de la colonie, comme écrivain ordinaire de Marine, lorsqu’elle a été occupée par les Anglais en 1778 et en 1793.

Rue Borda (840 mètres) prend naissance au Nord de la place du Gouvernement ; interrompue par la place de l’Eglise, reprend son nom entre celle-ci et le Palais de Justice et finit sur les premières pontes de la montagne.

Nom donné en souvenir de l’amiral français borda qui prit part à la guerre de l’indépendance des Etats-Unis, et explora les rives de l’Atlantique Nord.

Deux rues s’ouvrent sur cette voie :

1° Rue Brue (500 mètres) qui va se souder à la route de l’Anse à Pierre.

Ainsi dénommée en mémoire du Chef de bataillon Brue, commandant de la colonie de 1828 à 1839 et qui fut un habile administrateur.

2° Rue Borius (360 mètres) qui aboutit rue Ducouëdic.

En souvenir du Capitaine de frégate de ce nom qui commanda la colonie de 1825 à 1828

Rue Nielly (920 mètres) ancienne rue Joinville. Commence à l’Ouest de la place du Gouvernement. Son parcours est, interrompu dans le haut de la Ville par une propriété privée. Elle reprend la même dénomination de l’autre côté et a son terminus près de l’Abattoir.

Cette rue est ainsi nommée pour rendre hommage à la mémoire du Chef du Service de Santé Nielly qui, pendant 10 ans, de 1859 à 1869 se consacra de façon admirable au service des malades.

Trois rues s’ouvrent sur la rue Nielly.

1° Rue Chanzy (140 mètres) dénommée en 1889, débouche rue Beaussant.

Le Général français chanzy, s’illustra en 1870. au cours de la guerre franco-allemande,

2° Rue du Calvaire (340 mètres).

Ainsi dénommée parce qu’elle borde sur son parcours la place du même nom ; finit route Iphigénie.

3° Rue Richery (340 mètres) qui prend fin place de l’Amiral Courbet.

L’Amiral français Richery, détruisit en 1796, les bourgs de Saint-Pierre et de Miquelon alors occupés par les Terre-Neuviens.

Place de la Roncière (240 mètres).

Ainsi dénommée pour immortaliser le nom du Comte Emile de la roncière, Commandant de la colonie de 1859 à 1864, sous l’administration duquel une active impulsion fut donnée aux travaux publics, notamment à l’élargissement des rues et la construction des quais. Il fut aussi le créateur des Asiles. Le commandant de la Roncière eut l’honneur de recevoir, en 1861,1e prince Jérôme Napoléon et la princesse Clotilde, sa femme.

De cette place, partent les rues suivantes :

1° Rue de Sèze (240 mètres) débouche sur la place Clotilde, devant l’hôpital.

M. de Sèze, Romain, avocat et magistrat. Comme avocat, prit la défense du roi Louis XVI devant la Convention. Sous la Restauration devint premier Président de la Cour de Cassation et Pair de France.

2° Rue Bisson (530 mètres) finit à l’ancienne caserne des disciplinaires.

Le Lieutenant de Vaisseau Bisson, chargé de commander un brick qui avait clé pris sur les Turcs par la flotte de l’Amiral Rigny, se fit sauter avec son équipage, le 6 novembre 1827, plutôt que de se rendre.

3° Rue Maréchal Foch (720 mètres) ancienne rue du Barachois, s’arrête à l’Ouest de l’ancienne caserne des disciplinaires.

Ainsi dénommée par décret du 7 août 1929, pour immortaliser le nom de l’illustre Soldat qui est et demeurera le héros prééminent de la Grande Guerre 1914-1918.

Entre les rues Bisson et Maréchal Foch :

la Rue Saint-Louis (50 mètres).

Ainsi nommée en l’honneur du roi de France Louis IX.

Sur la rue Maréchal Foch s’ouvrent les deux rues suivantes :

1° Rue Sadi Carnot (520 mètres) ancienne rue Granchain, se soude à l’avenue de l’Abattoir.

Ainsi dénommée pour rendre hommage à la mémoire du Président de la République Carnot, assassiné à Lyon en 1894.

L’ex-rue Granchain n’avait pas en 1819 la direction qu’elle a actuellement. Elle formait un angle à partir de la limite Ouest de l’ancienne propriété Riotteau et obliquait vers le Sud. Ce fut vers 1825 que l’autorité locale changea l’ancien alignement de la rue et le porta plus au Nord, de manière qu’il formât une ligne droite.

2° Rue Hautefeuille (480 mètres) qui rejoint la route Iphigénie.

Le Lieutenant de Vaisseau Hautefeuille commanda longtemps une goëlette de la station locale.

Les trois rues suivantes s’ouvrent sur la rue Sadi Carnot :

1° Rue des Miquelonnais (380 mètres) s’arrête à l’entrée de la route Iphigénie.

Ainsi dénommée en l’honneur de nos compatriotes de Miquelon.

2° Rue de l’Espérance (600 mètres) qui a son terminus au pied de la montagne.

Dénommée pour immortaliser la mémoire du Baron de l’Espérance qui prit possession de la colonie en 1763, commanda en second à Miquelon jusqu’en 1773 puis à cette date devint Gouverneur des îles jusqu’en 1778.

3° Rue de la Poudrière (600 mètres) qui finit aussi au pied de la Montagne.

La première poudrière fut construite en 1816 sur un terrain vague, en dehors du bourg, dans le quadrilatère formé aujourd’hui par cette rue, les rues Beaussant, Granville et Colbert. Cette poudrière sauta en 1846. La voie qui fut ouverte lorsque la ville s’étendit dans cette partie de l’Ile, fut dénommée rue de la Poudrière.

Immédiatement après la Place de la Roncière, vient le Quai du Commerce (90 mètres).

Deux rues partent de chaque côté de ce quai :

1° Rue Lamentin (130 mètres) qui prend fin rue Nielly.

Du nom d’une Ville des Antilles françaises.

2º Rue du Commerce (60 mètres) qui aboutit rue St-Jean.

Entre ces deux rues, existe une voie de 70 mètres de long dénommée la Rue Neuve

Après le Quai du Commerce vient le Quai de la République sur lequel s’ouvre :

La Rue des Basques (180 mètres) qui s’arrête rue de la Gentille.

Ainsi dénommée en l’honneur des marins basques qui, autrefois, venaient nombreux dans la colonie.

La Rue Saint-Jean (60 mètres) s’ouvre entre la précédente et la rue Lamentin.

Dénommée ainsi en l’honneur de l’apôtre Saint-Jean,

La Rue du Littoral (360 mètres) qui fait suite au Quai de la République, se prolonge jusqu’au pont Boulot.

La Rue de la Marine (120 mètres) est la seule qui part de la précédente pour déboucher rue Sadi Carnot.

Revenant à l’Est de la Ville, nous arrivons Place de l’Eglise où nous trouvons:

Au Nord de cette place:

1° Rue Saint-Ollivier (60 mètres) qui longe l’église paroissiale et finit rue Boursaint

D’après la tradition, cette rue est ainsi nommée pour rendre hommage à la mémoire de M. Ollivier premier Supérieur ecclésiastique de la Colonie et Curé de St-Pierre où il exerça son ministère de 1816 à 1842.

La Rue Félix (120 mètres) qui part de la précédente pour finir rue Maréchal Foch.

Anciennement rue du cimetière, parce qu’elle conduisait presque directement de l’église au champ du repos où sont édifiées actuellement les écoles communales. Quand en 1858 ce cimetière fut désaffecté, le nom de la rue fut modifié et remplace par la dénomination actuelle, du prénom d’un cordonnier de l’époque Félix Lazare qui y avait son échoppe et jouissait, d’après la tradition, d’une certaine popularité.

La Rue Jacques Cartier (270 mètres) commence à l’Ouest de la place de l’église pour finir rue Richery.

Porte ce nom pour commémorer le célèbre navigateur malouin qui, en 1535, planta le premier le drapeau national aux Iles St-Pierre et Miquelon et en prit possession au nom de la France et Jacques Cartier n’a pas sa statue sur une des places de St-Pierre!

La Rue de la Boulangerie (530 mètres) ouvre sur la précédente et a son terminus rue Bourilhon.

La première boulangerie, construite en 1816 par le Gouvernement local fut édifiée sur un terrain sur lequel devait être plus tard ouverte cette rue.

Toujours à l’Est de la Ville, nous trouvons, partant du banc de galet bordant le littoral de la rade.

1° la rue de Carpillet (210 mètres) qui finit à l’Est de la place de l’église.

Porte le nom d’un colonel-brigadier du génie qui fut envoyé en mission dans notre colonie en 1784, avec le lieutenant-colonel de Bertois et K/regan (sic), lieutenant, tous trois officiers ingénieurs des fortifications, tant pour « s’assurer si l’île de St-Pierre était susceptible d’être fortifiée que pour examiner s’il serait possible de faire une jetée dans la rade de Miquelon afin d’y mettre les navires à l’abri des vents d’Est et de Nord-Est extrêmement dangereux dans cette île. »

2° rue Boursaint (900 mètres) passe devant le presbytère et prend fin, rue du Calvaire à proximité de la route Iphigénie

Boursaint (Pierre-Louis) né a St-Malo en 1791. Débuta dans la Marine comme novice-timonnier. A 17 ans, il était nommé Commissaire de l’Escadre de l’amiral Gantheaume en Méditerranée, devint ensuite Chef du Personnel au Ministère de la Marine, puis Directeur du fonds des Invalides. C’est ainsi qu’il eut l’occasion d’adresser au commandant de Saint-Pierre et Miquelon, nouvellement rétrocédée à la France de nombreuses et intéressantes circulaires sur l’organisation de la comptabilité de cet important service. A sa mort, survenue en 1833, il était Conseiller d’Etat et membre de l’Amirauté. Par testament, il légua des sommes importantes, destinées a venir au secours des matelots et de leur fils

3° Rue de l’Hôpital (760 mètres) qui s’arrête route Iphigénie traverse la place Clotilde, devant l’hôpital, d’où son nom.

Au Nord de la Ville, nous avons, ouvrant sur la rue Gervais:

1° la rue Ange Gautier (480 mètres).

Du nom d’un Lieutenant de vaisseau, commandant une goélette de la station locale et qui administra par intérim la colonie d’octobre 1855 à mai 1856.

2º la rue Bruslé (480 mètres).

Du nom d’un sous-commissaire de la marine, commandant p.i. de la colonie d’octobre 1849 à juillet 1850.

Ces deux rues ont leur terminus au pied de la montagne.

Nous trouvons encore partant de l’intersection des deux rues précédentes, pour aboutir à l’angle Nord-Est de la place du Réservoir:

La rue Desrousseaux (660 mètres).

Porte le nom d’un capitaine de corvette. commandant de la colonie de 1842 à 1845-

Puis ayant leur origine sur la rue Ange Gautier pour finir au pied de la partie N.-O. de la montagne, les deux rues suivantes;

1° la rue Mamyneau (720 mètres).

Le capitaine de vaisseau Mamyneau commanda la colonie de 1839 à 1842; il eût l’honneur de recevoir, en 1841, le prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe 1er.

2° la rue Fayolle (45O mètres).

Porte le nom d’un capitaine de frégate, qui administra la colonie de 1819 à 1815.

Sur la rue Mamyneau s’ouvre :

la rue du Temple (240 mètres) qui va se perdre dans la montagne à l’Est de la caserne des disciplinaires.

Ainsi dénommée parce qu’elle passe devant le temple protestant anglican.

La rue Hoche (300 mètres) se trouve sur les premières pentes de la montagne.

Du nom d’un des plus célèbres généraux de la Première République Française.

Comme sa voisine, la rue Bourillion la rue Hoche n’existe que sur le plan de la Ville ; elle n’est même pas tracée.

La rue Ducouëdic (240 mètres). Elle part de la place de l’Amiral Courbet pour s’arrêter au pied de la montagne.

Nom donné en souvenir de l’équipage du brick de guerre Ducouëdic qui participa à la construction de la route Iphygénie et aménagea les cours de l’hôpital.

Nous transportant dans la partie Ouest de la ville, nous trouvons, commençant rue Richery :

1° rue de la Fauvette (140 mètres) qui finit place du Calvaire.

2° rue de la Gentille (280 mètres) qui finit rue du Calvaire.

Ces noms rappellent deux goélettes de la station locale qui séjournaient dans la colonie lorsque ces deux rues furent livrées à la circulation et d’ailleurs construites par leurs équipages.

La rue du Réservoir (120 mètres). S’ouvre sur la rue de la Fauvette et va jusqu’à la rue Hautefeuille, à proximité du réservoir du Pain de Sucre.

Puis partant de la rue de la Poudrière :

1° la rue Beaussant (580 mètres) qui a son terminus rue du Calvaire.

Du nom d’un lieutenant de vaisseau qui commanda une goëlette de la station locale.

2° La rue Colbert (310 mètres) qui s’arrête Place du Calvaire.

Dénommée ainsi en l’honneur de l’illustre Ministre de la Marine de Louis XIV et qui fut le créateur de l’Inscription Maritime.

La rue Granville (80 mètres) existe entre les rues Beaussant et Boursaint.

Ainsi nommée en l’honneur de la Ville de Granville avec laquelle St-Pierre entretient depuis de longues dates des relations commerciales, maritimes et amicales.

Ouvre sur la rue des Miquelonnais pour finir rue Chanzy.

la rue Margueritte (220 mètres).

Le général Margueritte fut tué en 1870 à la bataille de Sedan, en chargeant à la tête de sa brigade de chasseurs d’Afrique.

La rue Marceau, (90 mètres) simplement à l’état d’ébauche, dénommée en 1889, part de l’Avenue de l’Abattoir pour finir dans la plaine aux environs de la route Iphigénie.

Nom d’un célèbre général de la Première République Française.

Enfin dans le Sud-Ouest de la Ville :

L’Avenue de l’Abattoir (170 mètres) qui fait suite à la rue Sadi-Carnot et s’arrête à l’Abattoir municipal.

Trois rues partent de cette avenue :

1° la rue Saint-Servan (50 mètres) qui finit rue Nielly.

Dénommée en l’honneur de la ville de St-Servan avec laquelle St-Pierre entretient, depuis longtemps, des relations d’affaires et d’amitié.

2° la rue des Antilles (50 mètres) qui finit également rue Nielly.

3° la rue Marceau déjà citée.

La rue Surcouf (240 mètres) qui part de l’étang Boulot et débouche Avenue de l’Abattoir.

Dénommée en 1889, du nom du célèbre corsaire malouin qui jeta la terreur dans le commerce maritime anglais pendant le» guerres de la Première République et de l’Empire.

La rue Molière (170 mètres) pari de la précédente pour aboutir rue Sadi-Carnot ; dénommée en 1889.

Molière, le plus illustre des poètes comiques des Temps modernes.

Il ne nous reste plus qu’à nommer les places publiques et désigner leur emplacement :

Place du Gouvernement, au pied de la terrasse de l’hôtel du Gouverneur, sur le littoral du Barachois.

Place de l’Eglise, devant l’église paroissiale.

Place de la Roncière dont il a été déjà parlé.

Place Clotilde, devant l’hôpital.

Rappelle le passage à St-Pierre, en 1861, de la princesse Clotilde et du prince Jérôme, son mari.

Place de la Liberté, derrière l’hôpital, dénombrée en 1888, sur laquelle s’élève le tronquet.

Place Victor Hugo, bordée par les rues de la Fauvette et Boursaint, dénommée en 1889.

Victor Hugo, illustre poëte (sic) français du 19ème siècle.

Place du Calvaire, sur une colline dominant la ville et, au sommet de laquelle une croix gigantesque a été plantée en 1860 par la population.

Place du feu rouge, limitée par les rues du Maréchal Foch et de la Boulangerie.

Ainsi nommée parce qu’un phare à feu fixe rouge y est élevé.

Place de l’Amiral Courbet, limitée par les rues Gervais, Delécluse, de la Poudrière et Ducouëdic, dénommée en 1889.

L’amiral français Courbet s’illustra pendant les guerres de Chine (Expéditions du Tonkin et d’Annam en 1883).

Place du Réservoir, devant l’étang du Pain de Sucre.

Place Gambetta, dénommée en 1889. n’existe que sur le plan de la ville.

Gambetta, avocat, homme d’Etat. En 1870, s’empara de la dictature, réorganisa les armées et parvint pour un instant à électriser les populations.

Enfin le petit Square de la Pointe-aux-Canons dont l’aménagement fui réalisé dans l’été de 1929, et, où enfants et mamans peuvent commodément jouir du bon air marin pendant les belles journées de la saison estivale. E. S.

Grand Colombier

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3 réflexions sur « 1930 : Historique des Rues de Saint-Pierre »

  1. Bonjour, d’abord félicitation pour votre beau site. J’ai beaucoup aimée. Je voudrais savoir ou trouver une ou des photos de l’étang du pont boulot SVP

  2. je fais des recherches généalogiques et je trouve des tas d’informations concernant des membres de ma famille ayant vécu à Saint Pierre sur votre site, alors merci. j’ai lu avec intérêt votre article sur les noms des rues, il y a à Saint Pierre une rue Joseph Hubert, j’ai dans ma généalogie plusieurs Joseph Hubert armateurs fin XIXe et début XXe siècle. pouvez-vous me dire ce que ce Joseph Hubert à fait pour que la ville lui accorde un nom de rue ?

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